Petit abécédaire pour Denis Godefroy

ATELIER.

Y travailler, y enseigner, y dormir, y échanger. Y accueillir, y retourner, … y vivre.

 

BRANCHE.

Savoir la voir.

 

CHÂSSIS.

On en a préparé quelques-uns avant d’en goûter la musique.

 

DESSIN.

L’alphabet y est tout entier et la main y choisit son vocabulaire.

 

ÉLÈVES.

Chacun son histoire ; en commun, celle d’être élève.

 

FORMAT.

S’il est juste, on n’en parlera pas.

 

GRAPHITE.

La mine, la poudre, sous les pieds, sous les ongles ; la tenir, la lâcher.

 

HUILE.

Cette odeur prenante qui vous emplit la bouche, cette technique exigeante qui impose l’humilité.

 

IMAGES.
« Méfiez-vous des belles images. »


JUSTESSE.
Quel que soit le propos, cette qualité est celle vers laquelle il faut tendre et qui nous échappe trop souvent…


K.O.
Sentiment unique au sortir d’un stage, où l’exigence n’aura d’égal que l’épuisement.


LUMIÈRE.
Quand le poète montre la lune, l’imbécile regarde le doigt.

 

MUSIQUE.
L’a traversé, lui a manqué, l’a révélé, l’a emporté…


NU.
De tripes et d’esprits.


OUBLI.
« Oublie ce que tu as appris. »


PERFORMANCE.
Une parenthèse, une respiration, une nuit. Mais surtout une mise en péril radicale, une mise à nu.


QUATTROCENTO.
Une présence discrète mais incontournable dans l’atelier. Une fascination toute légitime !


RIVAGES.
Parce qu’aux limites, il faut bien montrer les fonds.


SÉRIES.
Suite aux débordements.


TRAVAIL.
« 10% d’inspiration, 90% de transpiration. »


U…
Un bel héritage.


VOITURE.
Cabinet de dessins.


WHISKY.
Comme un arrière-goût d’Irlande !


X.
N’a rien à voir avec le nu.


YEUX.
Jamais au repos, jamais tranquilles, insatiables…


ZONES.

Dans la lumière la plus franche, il reste toujours une zone d’ombre et dans l’obscurité, la noirceur la plus totale, une lueur.

 

 

Emmanuel Lesgourgues, Erwan Le Bourdonnec

« Denis Godefroy (1949-1997) », France, Somogy Éditions d’Art, 2003, p.169.